Chap 2 - 23. Sorka - Ces prédicateurs, quelles plaies!

Oh, mais j'aurais pas oublié les résultats du concours, moi?? Je vous fait ça avant la fin de la semaine!!

Résumé : Sorka, la lionne Garou chauffeuse de taxi vient de raccompagner un médecin à l'hôpital. Quoi de mieux qu'une agression après avoir parlé Vampire?

Texte by Syonah

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9 avril 2049, New York

*brrrrr* *brrrrr*
La lionne décrocha le téléphone qui vibrait. C'était probablement un membre de sa meute, la lune n'allait pas tarder à se coucher, elle le sentait. Elle décrocha sans prendre le temps d'identifier son interlocuteur. De toute façon, qui d'autre qu'un membre de la meute pouvait l'appeler? Elle n'avait pas de famille, ayant rompu tout contact avec sa sœur, elle était bien trop indépendante et avait bien trop mauvais caractère pour avoir des amis, et ses collègues l'appelaient directement via le réseau du taxi.
- Allo?
Elle n'eut pas le temps d'entendre la personne au bout du fil lui répondre qu'une main crasseuse lui arracha son téléphone et le jeta violemment à terre. Puis une autre main crasseuse (sa jumelle), la prit par les cheveux et attira sa tête hors du taxi. Un homme, tout de noir vêtu, une capuche sur la tête, lui hurla au visage :
- La rédemption, demandez la rédemption et refusez cette technologie qui nous a mené au désastre!
Son haleine fétide agressait son odorat, sa voix agressait son ouïe, ses yeux bleus, perdus au milieu d'un visage barbu et crasseux agressaient sa vision... C'en fut trop pour la lionne qui explosa littéralement. En un quart de seconde, sa peau se recouvrit d'une douce fourrure sable et noire. Son visage s'allongea, ses ongles se transformèrent en griffes, une queue sortit du pantalon qui se déchirait. En quelques secondes, la lionne était sortie du taxi, ses vêtements déchirés, éparpillés autour d'elle et elle avait égorgé l'homme en noir. Tandis que le sang du prédicateur s'étalait à ses pattes, la lionne regarda autour d'elle, craignant l'arrivée de la police ou d'une autre autorité, surtout qu'elle était juste devant un hôpital. Vieux reflex d'avant-Révélation. Mais rien. Rien ni personne ne prétendit l'arrêter.
Plusieurs yeux étaient fixés sur elle, ébahis, ahuris. Depuis la Révélation, plus personne n'ignorait les horaires de la lune. Et tous savaient qu'il restait encore 10 bonnes minutes avant qu'elle ne se lève. Normalement, aucun Garou ne devrait prendre sa forme animale avant le lever de lune... Mais Sorka n'était pas n'importe quelle Garou. Elle était alpha. Une chef de meute, plus puissante qu'un Garou normal. Etait-ce le cas de tous les Garous alpha? Elle l'ignorait. Elle n'avait encore aucun contact avec les autres meutes, si ce n'étaient les combats réguliers qui les opposaient.
Quoiqu'il en soit, la bête était énervée, elle avait envie de bagarre, de sang. Sorka chercha sa prochaine victime du regard. La voyant faire, les passants coururent se mettre à l'abri. L'un d'eux s'entoura d'une barrière de feu. La lionne rit intérieurement. N'étant pas vraiment animale, elle n'avait pas peur du feu. Ou si peu. Mais cet homme ne l'intéressait pas. Pour ce soir, elle cherchait un type de victime en particulier. Le genre de victime qui était habillé en noir et hurlait dans la rue. Le genre qui psalmodiait toute la sainte journée. Insupportable.
Il n'y en avait plus ici, elle avait tué le seul qui occupait cette zone. Mais elle avait parcouru la ville en taxi toute la journée. Elle savait où ils étaient. Et elle était bien décidée à tous les trouver et à tous les éliminer. Seule, c'était mission impossible. Mais elle n'était pas seule. Loin de là. Déjà, elle sentait les autres se transformer. Ils la rejoindraient sur le chemin. A plusieurs, ils iraient plus vite.
Une odeur fétide, des sons incommodants, le second n'était plus très loin. La lionne fonça droit sur son objectif. Mais il ne se laissa pas faire. Malheureusement, il s'agissait là d'un Divisé avec un Daemon assez imposant : un rhinocéros. Non mais sérieux, qui avait un rhino en Daemon? Ca ne devait vraiment pas être pratique, dans la vie de tous les jours! Elle n'avait même pas eu le temps de toucher l'homme que déjà elle s'était pris un puissant coup de corne dans les côtes. Elle atterrit 3 mètres plus loin, sonnée. Mais déjà, le rhinocéros se préparait à la charger. Pas commode, l'animal! Sans prendre le temps de se remettre, la lionne se releva et couru en cercle autour du prédicateur et de sa conscience. Ce dernier tournait aussi, se cachant derrière son solide Daemon. Elle rugit, agacée. Ca manège était pénible, elle avait mal aux côtes, et elle avait le tournis. Il était temps d'en finir avant qu'ils ne prennent goût à ce petit jeu. De la marche, elle passa au trot puis à la course. En aucun cas elle ne visait l'immense bête, elle ne pourrait jamais passer à travers la carapace. Mais en tuant l'humain, elle le savait, le Daemon disparaitrait comme s'il n'avait jamais existait. Il fallait juste réussir à le débusquer, à l'atteindre avant que le rhino ne l'atteigne, elle. Il n'était pas là question d'endurance, mais de rapidité. Il fallait saisir une brèche, une lenteur, et la saisir.
LA! Ce fichu bonhomme en robe noire avait mis un peu plus de temps à contourner son immense Daemon. Elle en profita pour foncer tout en évitant de peu les cornes pointues et... Ca y est, elle entendait le crac des cervicales sous ses crocs, elle sentait le sang chaud couler dans sa gorge. Et comme prévu, le mastodonte disparu d'un coup. Un de moins.
Elle avait faim. Mais la lune était levée, et le soleil n'allait pas tarder à se coucher, alors elle n'avait pas le temps de manger. Il lui fallait les débusquer avant qu'ils ne se terrent dans leurs appartements. Alors qu'elle avait encore la carcasse dans la gueule, 3 ou 4 lions la rejoignirent. Sa meute se regroupait. Elle était fière de sa meute.
Mais alors qu'ils allaient pour partager la proie avec elle, elle leur fit comprendre qu'ils devraient attendre. Il y avait d'autres prédicateurs à chasser. Sans leur laisser le choix, elle leur ordonna de la suivre. Il y en avait un autre non loin de là, elle le savait.
- PRIEZ LE SEIGNEUR! LA REVELATION N'ETAIT QU'UN AVERTISSEMENT! CRAIGNEZ SON COURROUX!
Ah le voilà. Il suffisait de le chercher! Une troupe de fidèles était agenouillée à ses pieds, priant. Ils étaient dehors, en pleine rue, alors que la lune était levée et que le soleil était sur le point de se coucher. Les inconscients. Etait-ce ce lavage de cerveau qui les poussait à rester à portée de crocs des Garous et des Vampires? Ou était-ce simplement un suicide collectif? Elle le saurait rapidement. Dans un rugissement, l'alpha fit comprendre à sa meute qui était sa proie : le seul homme debout, celui qui parlait fort.
Mais la réaction des fidèles à ce rugissement fut étonnante. Alors qu'elle pensait qu'ils allaient se mettre à l'abri en écoutant leur instinct de conservation, les fidèles firent tout le contraire. Ils se levèrent tous ensemble, comme un seul homme, et se tinrent devant leur gourou. Avait-il les yeux bleus? Etait-ce un Voyant qui les obligeait à se mettre en danger pour sauver sa peau? Ou alors peut-être qu'ils étaient réellement suicidaires... Qu'importe. Quoiqu'il en soit, ce comportement illogique, insolent, rendit la lionne folle de rage. A aucun instant elle ne ralentit, emportée par son élan, suivie par sa meute. En un éclair, sans hésitation, les lions mirent leurs victimes en pièces, sans même remarquer parmi celles-ci la présence d'enfants et de personnes âgées.
Puis, sans même un regard en arrière, les lions partirent à la recherche une autre proie, la meute se rassemblant au fur et à mesure.

Texte by Syonah

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Chap 2 - 22. Sorka - Comment soigner un Vampire?

Résumé : Quand une chauffeuse de taxi, une lionne Garou agacée, transporte un médecin élémentaliste de feu, la discussion tourne aux Vampires.

Texte by Syonah

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9 avril 2049, New York

Sorka était nerveuse. Elle en avait vu toute la journée. Partout. C'était comme s'ils se multipliaient. Et la discrétion de la police n'aidait en rien à enrayer ce phénomène. Ces prédicateurs étaient des parasites, des sangsues venus leur sucer les idées, le cerveau. Voilà ce qu'ils voulaient faire. Un lavage de cerveau. Ils ne cessaient de répéter, à tous les coins de rue, que le jour de la Révélation n'était qu'un prémice à la fin du monde. Un avertissement. Ils ne cessaient de répéter que cette horreur se calmerait si tout le monde se mettait à prier et à se punir soi-même. Elle en avait même vu un se flageller tout seul. Et pourtant, elle était persuadée qu'ils avaient tord. Une malédiction, un désastre? Non, la Révélation était une chance, une chance incroyable, infinie. Bien sûr, elle avait fait des victimes. Mais c'était le prix à payer pour un tel cadeau. Elle ne supportait donc pas qu'on puisse ainsi dénigrer ce phénomène. Et encore moins qu'on pousse les gens à renier leur liberté d'expression, de pensée, qu'on les pousse à culpabiliser... Inepties.
La lionne fulminait toute seule quand une femme héla son taxi. Sorka s'arrêta en hésitant, ronchonne. La femme était tellement rousse qu'on aurait dit que sa chevelure était en feu, et d'ailleurs, n'avait-elle pas un petit oiseau de feu qui volait à coté? Ah mais non, Sorka ne voulait pas de cette incendiaire ambulante dans son taxi! Trop tard, elle s'était déjà arrêtée, et la femme commençait déjà à monter. Sorka s'enfonça dans son siège. Sourire allait être très difficile, vu son humeur qui empirait! La femme était fine, ses vêtements indiquaient qu'elle n'était pas dans le besoin et surtout... elle avait l'air très pressée! Sorka n'eut donc pas le temps de lui montrer son sourire forcé, ni même de lui demander sa destination.
- A l'hôpital Central, s'il vous plait, vite!!
Sorka ne répondit rien et démarra. Vite, vite, OK, mais... La ville avait beau être beaucoup moins chargée depuis la Révélation, le trafic était tout de même dense! Elle s'inséra sans mal dans la circulation, tandis qu'une odeur persistante de Vampire commença à envahir l'habitacle. S'était-elle faite attaquer par un Vampire? La lionne comprenait alors qu'elle soit si pressée!! Devenait-on Vampire quand on se faisait mordre? Comme dans les anciens films? Sorka entrouvrit la fenêtre pour respirer un peu d'air frais. Très vite, elle dût s'arrêter à un feu rouge. La femme extériorisa alors son angoisse :
- On y sera dans combien de temps?
- Dans 15 min, pourquoi, vous êtes blessée?
- Non, je suis médecin...
- Alors pourquoi vous sentez le Vampire?
- On essaye de trouver un moyen de les soigner. C'est vert.
Visiblement, la cliente était vraiment pressée! Sorka fit une moue désapprobatrice tout en démarrant le taxi. Soigner un Vampire. Non mais quelle idée! Autant soigner un mort! D'ailleurs, pourquoi ne pas poser la question? Oui, parce que toute dégoutée qu'elle était, la lionne savait qu'il valait mieux se renseigner sur ses ennemis.
- Comment faites-vous pour soigner des Vampires? Ne sont-ils pas déjà morts?
La rousse eut l'air d'hésiter. Elle sortit un briquet et l'alluma, ce qui eut pour effet de la détendre. Comme si elle en avait eu envie depuis qu'elle était montée dans le taxi. Un petit oiseau de feu apparut. Puis un autre. Sorka toussa un coup.
- Euh... Si vous pouviez éviter de crâmer mon taxi, ça m'arrangerait.
Le médecin eut l'air gênée, comme si elle ne s'en était même pas rendu compte. Les deux oiseaux de feu disparurent dans un nuage de fumée, mais elle garda active la flamme du briquet.
- Désolée...
Elle avait l'air confuse. Sorka esquissa donc un sourire et lui lança, via le rétroviseur, un regard l'invitant à répondre à sa question. Soigner un Vampire? Vraiment? Elle était curieuse de savoir comment! Déjà qu'elle avait du mal à comprendre le pourquoi...
- Leurs organes on cessé de fonctionner normalement, mais ils ne sont pas morts. En fait, c'est juste qu'ils fonctionnent différemment, depuis la Révélation. Leur moelle épinière ne fabrique plus de sang, et pourtant toutes leurs cellules consomment le sang pour fonctionner et se régénérer...
Sorka était sidérée. Génial, ils n'auraient même plus besoin de chasser, les hôpitaux étaient sur le point de leur fournir ce sang gratuitement, sans effort! Les populations de Vampire allaient s'en donner à coeur joie, elle en était sûre! Néanmoins, avant de condamner, elle préféra vérifier.
- Mais alors... Vous leur donnez du sang pour les soigner?
- Non... On a essayé, même si ça remet un peu en question le serment d'hypocate, mais les dons de sang les tuent. Apparemment, ils calent les battements de leur cœur sur leur victime, comme on remonte une horloge. Et comme les poches de sang n'ont pas de cœur, celui des Vampires s'arrête et ils meurent... C'est très bizarre...
Oui, en effet, c'était très bizarre. Mais intéressant à savoir! Sorka enregistra cette information, qui pourrait toujours lui servir plus tard.
- Vous leur donnez alors des gens à manger??
A ce stade, la chauffeuse de taxi était estomaquée! Prélever le sang est une chose, mais donner leurs pauvres patients en pâture à ces viles créatures... non! Heureusement, la jeune rousse la rassura :
- Non, ce n'est pas possible, nous ne pouvons tout de même pas sacrifier des patients! D'ailleurs, nous n'avons pas encore trouvé de solution...
Elle aurait aimé poser plus de questions, mais elles étaient arrivées. La jeune femme la régla en liquide. Avec pourboire. Puis elle partit sans demander son reste, comme éjectée du taxi. Déjà, elle avait disparu dans l'hôpital. Sorka jeta un oeil à ce grand bâtiment. Elle n'y avait plus mis les pieds depuis plus de 20 ans. Depuis la naissance de sa petite soeur pour être plus précise. Lui revinrent en mémoire tous les moments passés avec sa petite soeur. Elles étaient plutôt proches étant jeunes, bien qu'ayant un caractère diamétralement opposé.. Sorka, dure, forte, bagareuse, n'aimant pas les études... Et Charlotte, si féminine, musicienne, intelligente, souriante... Mais cela faisait presque 4 ans qu'elles ne s'étaient plus vues... Depuis la mort de ses parents... La lionne se demanda ce qu'elle était devenue...

Texte by Syonah

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Chap 2 - 21. Sorka - Dépos en taxi

Pensez à participer au concours "Un an de plus"!! 2 lots à gagner, et une petite dizaine de participantes pour le moment!

Résumé : Sorka, la lionne Garou chauffeuse de taxi, vient de gagner le droit d'être chef de meute. Maintenant, il va falloir la gérer...

Texte by Syonah

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9 avril 2049, New York, quartier du Bronx.

Elle déposa Yul et Yann au dépot du Bronx. Ils ne travaillaient pas au meilleur endroit qui fut! Il y a quelques jours, Yann avait même avoué à Sorka qu'être Garou lui avait changé la vie. Il n'avait plus peur d'être agressé à présent. Avant la Révélation, même un gars costaud comme lui pouvait avoir des problèmes dans ce quartier. Mais maintenant qu'il était Garou, il était plus fort, plus résistant et il guérissait plus vite, plus facilement. Sorka avait remarqué que Yann n'était pas le seul à être devenu courageux depuis la Révélation. Avant, quand quelqu'un se faisait agresser en pleine rue, en pleine journée, personne ne réagissait. Mais ce comportement commençait à changer... Il en était de plus en plus maintenant pour réagir... mais ils étaient aussi de plus en plus à être violents... Avec en premier lieu les Garous, qui n'avaient plus peur d'être blessés et qui recherchaient instinctivement le conflit, l'action, le défi... Venaient ensuite les Elémentalistes qui profitaient de leur maitrise des éléments pour prendre l'avantage. Puis enfin quelques Voyants, quand ils en avaient le pouvoir. Les Divisés intervenaient rarement. Quant aux Vampires, on ne les voyait pas la journée. Pas en surface en tous cas. Prendre le métro était devenu bien plus risqué ces derniers temps... Et Yul se plaignait souvent de mauvaises odeurs envahissant les bouches de métro. Comment expliquer la sensibilité de l'odorat des Garous vis-à-vis des Vampires? Ennemis héréditaires? Réellement?

Sorka déposa ensuite Mory devant son agence d'intérim. Les rues étaient encore pleines de statues de Vampires "emmurés" comme ils les appelaient. Dans les premiers jours, seules les grandes artères de la ville avaient été dégagées. Il restait tout le reste à dégager.. Les rues secondaires, les petites rues et certains lieux publics... Avouez que croiser une statue de Vampire poussant un chariot pendant qu'on fait les courses, ça peut perturber... Il fallait donc de la main d'oeuvre pour dégager ces statues. Pour l'instant, elles étaient toutes entreposées dans des parkings ou d'autres espaces libres dans le genre, car que faire de ces statues, comment les considérer? Comme de la simple pierre ou comme des corps à enterrer? La question restait entière, et personne n'avait eu le temps de se pencher dessus. D'autres problèmes étaient plus importants, comme la gestion des vivants. Que faire des familles des victimes? Des enfants devenus orphelins? De ceux qui avaient perdu leur travail? Ou tout simplement leur logement? Toute l'économie, le mode de vie étaient bouleversés. Et pour l'instant, fait inquiétant (mais Sorka essayait de ne pas trop y penser), les autorités donnaient très peu de nouvelles. Le président était-il encore vivant? Le Gouverneur avait-il survécu? Personne ne savait. Les forces de police se faisaient discrètes, presque inexistantes...En revanche, les religions, elles se faisaient de plus en plus entendre! Tous les jours un nouveau prêtre, un nouveau prédicateur pour annoncer la fin du monde! De quoi donner à Sorka des envies de chasse, de festin... Tiens, justement il y en avait un là, juste devant l'université! Voilà qu'ils s'attaquaient aux jeunes maintenant! Il allait voir ce qu'il allait voir! Alors, allait-elle le renverser ou le dévorer?

Le pieds sur l'accélérateur, la tentation était forte. La bête en elle rugissait son envie d'éliminer cette nuisance sonore et visuelle. Difficilement, la jeune femme réussit à se contrôler. Tuer ainsi un homme était encore considéré hors la loi (mais étant donné l'absence remarquée de la police, elle ne craignait pas grand chose), et surtout, ce genre de choc pouvait rayer et cabosser la carosserie de son taxi qui faisait déjà pâle figure.. Et ça, ça la dérangeait vraiment! Son taxi était son outil de travail quand même! Et si sa bête ignorait ce genre de détail matérialiste, il n'en était pas de même pour l'humaine qui était aux commandes à ce moment-là. Elle repris donc calmement le contrôle, devant une Zoé blanche comme un linge.
- Ca va pas Zoé?
- Sisi..
Mais elle avait parlé trop vite, comme si elle avait peur. Peur d'elle?
- C'est bon, j'allais pas t'attaquer, arrête de flipper!
La jeune fille remua énergiquement la tête :
- C'est pas ça.. Mais... J'ai cru..
- Cru quoi?
- J'ai cru que tu allais te transformer.. T'es yeux ont changé de forme, comme ceux d'un lion, l'espace d'un instant...
- Pfff.. La lune n'est même pas levée. Arrête de raconter des conneries et file en cours. Tu vas être en retard.
- OK...
Elle avait l'air dubitative, mais Sorka s'en fichait que la jeune femelle la croie ou pas. Ce qui l'agaçait le plus, c'étaient les hurlements hystériques de l'homme qui retentirent dans la voiture dès que Zoé ouvrit la portière.
- C'est la fin du monde!! Dieu nous punit pour notre perversion et pour notre destruction de la nature! Priez, Implorez sa clémence! Demandez pardon pour vos péchés! Oubliez la science et la technologie, Dieu les a condamnés! Priez pêcheurs impies, pri...
*clac*
Sorka claqua brusquement la portière une fois la jeune fille sortie du taxi. Ils lui tapaient sur les nerfs à un point inimaginables, ces mecs-là. Avant même de penser à nouveau au meurtre, elle démarra en trombe. C'est dingue comme la conscience, l'éthique en prend un coup en devenant Garou. Si l'idée d'un meurtre la dérangeait auparavant, ce n'était plus du tout le cas à présent! Non qu'elle fut devenue tueuse à gage ou autre, c'était hors de question. Et dans son esprit, elle n'était pas devenue une "méchante" non plus. Simplement, c'était devenu pour elle dans l'ordre des choses. La vie, la mort, la survie du plus fort, du plus malin.... Tout cela lui devenait au fur et à mesure plus naturel que l'ordre artificiel maintenu par les sociétés humaines...
Sur ces pensées, elle alluma son compteur d'heures d'un geste de la main et se brancha au réseau taxi pour prendre de nouvelles courses. La journée commençait pour de bon.

Texte by Syonah

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Chap 2 - 20. Sorka - Une meute envahissante

Résumé : Sorka, la lionne Garou chauffeuse de taxi, vient de gagner le droit d'être chef de meute. Maintenant, il va falloir la gérer...

Texte by Syonah

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9 avril 2049, New York, quartier du Bronx.

De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités. Sorka regarda, attendrie, le jeune homme qui dormait sur son canapé. Puis une vieille femme qui s'était installé son petit coin dans sa cuisine et lui préparait un délicieux petit déjeuner. Dans son lit, un grand black plutôt séduisant et à la voix grave dormait avec deux autres hommes. Elle soupira. Oui, un grand pouvoir, de grandes responsabilités et... un appartement de 30m² envahit par ceux qui étaient encore pour elle des inconnus il n'y a pas si longtemps que ça.
Sorka s'assit à la table en tirant précautionneusement la chaise vers elle. Une jeune femme avait pris l'habitude de dormir sous la table, elle en avait fait son petit coin à elle. S'asseyant sans bruit, elle remeria d'un signe de la tête la vieille femme qui venait de lui déposer un café noir sous le nez. Il était déjà 10h et personne encore n'était réveillé. Rowan en profita pour les couver du regard. Ils étaient siens à présent. Tous. Sauf peut-être le grand black, qui restait un mystère pour elle. L'alpha leva son café à ses lèvres. Elle se brûla et reposa la tasse. Comme tout le monde, elle avait encore du mal à réaliser. Pourtant cela faisait presque 2 semaines à présent. Tout s'était enchainé si vite, si vite...
Pour elle, tout avait été plutôt naturel, comme allant de soi. Mais tout le monde n'avait pas réagit ainsi. Zoé, cachée sous la table, était entrée en chaleur dès les premiers jours. Sorka devait la surveiller sans arrêt pour qu'elle ne se fasse pas violer ou n'aille pas se jeter dans les griffes et les crinières des jeunes lions. La situation était plutôt gérable quand elle était sous forme humaine, mais plus tendue sous forme animale. La jeune femme avait à peine 20 ans, elle n'était pas très futée non plus. Et cette expérience l'avait rendue craintive. Voilà pourquoi elle avait élu domicile chez Sorka, ou plus précisément, sous sa table, là où elle se sentait le plus en sécurité.
Colette, qui faisait la cuisine, habitait seule dans un vieil appartement miteux. Sa famille ne s'occupait plus d'elle. Sorka avait refusé qu'elle retourne chez elle. Même si maintenant qu'elle était Garou, la vieille femme assurait pouvoir se prendre en charge. Et c'était vrai que pour une femme de son âge (80 ans), elle avait l'air de se porter plutôt pas mal! Mais elle semblait si fragile, l'instinct de Sorka lui ordonnait de prendre soin d'elle. Alors en contrepartie, la vielle lionne avait décidé de s'occuper de son appartement, de lui faire à manger, les courses, etc... Tout ce qu'elle n'avait plus le temps de faire! Et l'alpha lui en était reconnaissante. Parce que depuis qu'elle était responsable de la meute, elle n'avait plus une minute à elle! Entre son travail et les problèmes de chacun, elle ne savait plus où mettre de la tête. Alors elle appréciait quand la vieille lionne à la fourrure beige grisâtre venait la seconder en recadrant les plus jeunes ou en désamorçant une dispute en devenir.
En parlant des plus jeunes, il y avait Alan, endormi sur le canapé, épuisé. Les transformations étaient éprouvantes pour lui. Il ne devait pas avoir plus de 17 ans. Il n'y avait pas de lionceaux dans la meute, vu que seuls les adultes étaient "Révélés". Mais il y avait des jeunes, des jeunes adultes. Sorka commençait à se rendre compte que l'âge jouait sur la maitrise de sa bête. Alors que Colette se concentrait sur les individus louches ou plus âgés lors des chasses en meutes, Alan lui n'avait pas de limites et attaquait tout et n'importe quoi. Même les enfants. Non que cela dérangeâ Sorka sur le principe... Enfin si, un peu quand même. Mais c'était la loi du plus fort après tout! S'ils étaient intelligents, les enfants ne sortaient pas lorsque la lune était levée. Non, ce qui la dérangeait, c'était le manque de contrôle du jeune lion, comme si la bête effaçait totalement l'humain. Et Alan n'avait pas de famille. Il était à la rue depuis... Il n'avait pas voulu dire depuis quand. Alors Sorka avait refusé qu'un jeune si incontrôlable se retrouve livré à lui-même. Il était loin d'être seul dans ce cas. Ils étaient une petite dizaine de jeunes, dans la meute, à avoir si peu de contrôle. Alors on les avait répartis dans différents foyers habités par des lions plus âgés. Sorka avait gardé le plus incontrôlable avec elle et Colette. Ils s'entendaient bien ces deux-là. Enfin, c'était surtout que Alan n'osait répliquer quand Colette lui disait quelque chose!
Dans son lit, les jumeaux dormaient si bien qu'ils auraient ronronné s'ils avaient été sous forme animale, Sorka en était sûre. Yul et Yann étaient de vrais jumeaux, et pourtant tout les opposaient. Leurs caractères étaient aussi différents que leurs physiques semblables. Yul était une teigne, vraiment. Un petit lion agressif qui ne se laissait approcher par personne. Dans la vie, il était chauffeur de métro. D'ailleurs, Sorka allait devoir le réveiller, lui aussi devait aller au travail! Il avait eu une femme et des enfants, mais ils n'avaient pas survécu à la Révélation. Et la douleur rendait Yul d'autant plus agressif. Seul Yann arrivait à le résonner. Yann, son pacifique jumeau. Yann, toujours si calme, si posé, si réfléchi. Seule l'expression de son visage aurait permis à Sorka de les différencier, avant. Bien sûr, maintenant qu'elle était lionne, elle les différenciait aussi à l'odeur. Yann était chauffeur de bus. Il en fallait de la patience, pour être chauffeur de bus à New York! Il mettait un point d'honneur à respecter ses horaires. Lui aussi devrait aller au travail bientôt. Tiens, d'ailleurs, il commençait doucement à se réveiller. Jetant un regard à son frère, il s'étira comme l'aurait fait un chat, comme il ne l'aurait jamais fait il y a quelques jours, et rejoignit Sorka.
L'appartement était extrèmement silencieux. Il tira sa chaise et s'asseya en face de Sorka, sans faire un bruit. Il lui fit un sourire et remercia Colette d'un signe de tête quand elle lui servit son café au lait. Tous deux regardèrent Yul et Mory, allongés l'un à coté de l'autre, ou plutôt l'un sur l'autre. Mory ne dormait pas toujours ici. Il n'aimait pas rester au même endroit trop longtemps. Jusqu'ici, il avait dormi chez un lion différent à chaque fois. Le grand lion solitaire restait un mystère pour Sorka. Il parlait très peu de lui, il ne faisait pas partie de la meute, mais pourtant, c'était comme s'il veillait sur elle. Un peu comme un électron libre... Les jumeaux avaient dans les 40 ans, mais Mory... Personne n'aurait su dire son âge. Même sous forme animale, la couleur noire de sa robe l'empêchait d'évaluer son âge. C'était le seul lion noir de sa meute, et pourtant, les origines ethniques de chaque membre étaient variées... Sorka était d'origine irlandaise, Zoé venait de Russie (elle n'avait pas l'accent, mais elle assurait que ses parents l'avaient!), les jumeaux étaient européens, et Alan avait des traits asiatiques. Quant à Colette, elle était une américaine pure souche d'après ce qu'elle affirmait.
Sorka finit son café. Il était temps de réveiller tout ce petit monde! Et en douceur s'il vous plait! Les Garous étaient grognons au réveil. Peut-être à cause de ce combat permanent avec leur bête intérieure? Sorka persistait à leur dire que ce combat était perdu d'avance, que cela revenait à se combattre soi-même... Alan en particulier était très tourmenté par son lion. Il refusait l'idée d'être un animal assoiffé de sang quand la lune se pointait. Pour tout dire, l'idée le terrifiait, même s'il n'osait pas l'avouer.
Sorka alla dans sa chambre et s'arrêta sur le seuil. Sa petite chambre était si bien rangé! Elle qui était bordélique comme pas possible, elle n'avait décidément pas l'habitude de la voir comme ça. Elle lança un regard à Colette qui fit comme si de rien n'était. Puis après un long soupir, Sorka annonça, d'une voix posée :
- Allez debout, il est l'heure de se lever.
Elle n'avait pas été brusque pourtant. Mais déjà, Yul était debout sur le lit, prêt à sauter à la gorge de quelqu'un. Mory le regardait, étonné. Puis doucement, comme personne d'autre ne semblait agressif (Sorka n'avait pas bougé d'un cheuveux, un petit sourire se déssinait même sur ses lèvres), Yul se détendit.
- Tu veux bien descendre de mon lit s'il te plait?
- Euh... Ouais, OK.
Mory et Yul n'avaient même pas atteint la table que leur déjeuner était déjà servi. Un café noir chacun! Colette était déjà en train de faire cuire le bacon, dont l'odeur commençait à réveiller le jeune Alan. Zoé, elle, ne bougeait pas, malgré les bruits de chaise et les pieds qui la frôlaient. Pourtant elle était réveillée, Sorka le savait.
- Allez, debout Zoé, tu dois aller en cours tout à l'heure
Une voix mêlée de sommeil lui répondit grincheusement :
- A quoi ça sert? De toute façon j'aurai pas mon diplôme, je peux pas assister à la moitié des cours, et l'autre moitié a été supprimée parce qu'il y a plus de profs...
- Pas la peine de protester, tu y vas c'est tout. Il te faudra un diplome si tu veux devenir esthéticienne!
- Pfff.. OK
Et sur ces mots, la jeune lionne sortit de sa table. Elle jeta un regard étrange aux mâles puis grogna :
- Bon, et ça dure combien de temps, ces chaleurs!
Silence... personne ne pu lui répondre. Jusqu'à il y a peu, il ne serait venu à l'esprit de personne qu'une femme puisse avoir des chaleurs! Pragmatique, Colette répliqua :
- Veille juste à ne pas sauter sur tous les mecs du campus. Ils pourraient avoir peur avec un fauve comme toi!
- hum, merci Colette, tu me remontes vachement le moral!
Les pancakes et le bacon étaient servis pour tous. Et chacun en prit une bonne grosse part, comme tout Garou qui se respecte. Sorka était étonnée de n'avoir pas pris un kilo, avec tout ce qu'elle mangeait, tant sous forme humaine qu'animale... Etaient-ce les transformations fréquentes, ou tout simplement sa condition de Garou? Toujours était-il que même les membres les plus "enveloppés" (pour être gentil) de la meute s'étaient affinés et avaient gagné en muscle. Elle avait aussi remarqué qu'elle avait bien plus de force qu'avant! Bon, elle en était pas encore à soulever une voiture, comme le Vampire qu'elle avait vu la nuit précédente, mais elle était tout de même beaucoup plus forte qu'avant! Entre cette forme olympique et des capacités de guérisons allucinantes, Sorka était heureuse et fière d'être devenue ce qu'elle était aujourd'hui!
Quand tout fut avalé, Sorka prit ses affaires.
- Allez, venez je vous dépose!

Texte by Syonah

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Chap 2 - 19. Shirley - Maitriser la peur, une leçon difficile

Ce week end, j'ai découvert, avec ma mère (Djinny24) et une amie (Chounet24), la confection de savons selon la méthode de la saponification à froid. Je vous ferai un article dessus, dès que ma mère m'aura envoyé les photo... même si je pense que les savons sont loupés... ;)

Résumé : La Révélation est toute récente encore. Elle a bouleversé la vie de beaucoup de monde...

Texte by Syonah

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3 avril 2049, New York, quartier du Queens.

Un bruit, un grognement. Il faut savoir que les rues étaient loin d'être sûres en ce moment, surtout quand la lune était sur le point de se lever. Alors par pur reflex, avant même qu'elle ait pu s'en empêcher, Shirley pensa "PEUR" et la peur fut. Non pas une grande peur, ni une immense terreur, mais juste assez pour intimider, juste assez pour la protéger. Dans le même temps, elle fit un demi-tour rapide, autant pour vérifier s'il s'agissait bien de Dave que pour s'assurer de sa sécurité.
Shirley se figea alors. Dave était là. C'était lui, il était revenu!! Joie, stupeur, remord, colère... Elle ne savait que ressentir, ni comment réagir. Alors elle ne bougea pas. Son homme était plaqué dos à la porte, elle craignait qu'en bougeant ne serait-ce qu'un tout petit peu, il s'enfuît et ne revienne plus jamais. L'atmosphère était tendue, comme si lui aussi avait peur de bouger... Elle la sentait sa peur, d'ailleurs... Et elle aussi avait peur. Elle avait peur qu'il ne s'enfuie à nouveau. Ou qu'il l'attaque. Au choix. Le silence semblait s'éterniser, aucun des deux n'osant parler, n'osant s'approcher. Une larme cola sur la joue de la voyante. Oh, il lui avait tellement manqué! Le détaillant, elle constata qu'il n'était vêtu que de guenilles, de vêtements en lambeaux. Elle ouvrit une bouche tremblante, sa voix chargée d'émotions.
- Dave... tes habits...
Se décollant précautionneusement du mur, il répondit d'une voix pleine de regrets :
- Les transformations... Elles sont plutôt violentes... Je n'arrive pas encore à prévoir exactement quand je vais me transformer... Il n'y a que notre alpha qui y arrive...
- Votre alpha? Dave.. de quoi tu me parles?
- Oh Shirley, si tu savais... C'est un monde totalement différent, celui des Garous...
- TOUT est différent, maintenant... Reviens avec moi, tu me manques...
- Non, pas encore... Je ne veux pas te faire de mal.. et...
Shirley le vit hésiter, son regard déviant sur le sol. Elle se rappela pourquoi il s'était enfuit et termina sa phrase à sa place :
- .. je te fais peur, c'est ça?
- Non! Enfin si... Mais ne le dit surtout pas aux autres, ce serait interprété comme un signe de faiblesse.
La jeune styliste ne répondit rien, observant son homme. Elle approcha d'un pas, elle désirait tellement le prendre dans ses bras! Elle sentait la peur de son fiancé, mais ne savait pas comment faire pour la diminuer, l'absorber... Au moins, il ne recula pas. Il avança même! Alors elle fit un autre pas. Puis un autre. Elle pouvait presque le toucher! Son coeur battait tellement fort qu'elle le sentait résonner dans ses tempes.
- NON!!!
Dave fit brusquement demi-tour, et sortit de la boutique, manquant de peu de briser la porte de verre en la claquant derrière lui. Impuissante, déboussolée, Shirley ne put que le regarder se transformer à quelques pas de la boutique et partir en courant. Quel magnifique lynx il faisait, son pelage gris, presque argenté, parsemé de blanc... A peine s'il lui jeta un regard en partant, mais elle avait déjà érigé comme un bouclier de peur dans sa boutique, juste par reflex. Il disparut de sa vue.
Tremblante, Shirley essuya ses mains moites sur son pantalon. Puis prenant son courage à deux mains, elle sortit de la boutique et alla ramasser les frusques de son fiancé. Elle les sentit. Elles sentaient plus la sueur et la saleté que la douce odeur musquée de Dave! Retournant à sa boutique, elle les mit à la poubelle. Sa décision était prise, elle était décidée. SES décisions plutôt, car elle en avait prit deux. Première décision, récupérer Dave, lui apprendre à ne plus avoir peur d'elle. Deuxième décision, reprendre sa boutique en main. Les robes hautes couture ne plaisaient plus? Pas de problème. Elle s'était trouvée une nouvelle clientèle : les Garous. Risqué, vous diriez. Pas pour elle. Pas pour elle qui pouvait inspirer la peur au Garou le plus menaçant, au Vampire le plus affamé. Avec la visite de Dave, elle venait de comprendre le nouveau besoin, des vêtements qui ne se déchiraient pas à chaque transformation.
Shirley se dirigea d'un pas décidé au fond de sa boutique, dans son placard à fourniture. Au bout d'un quart d'heure de recherche, de fouilles approfondies, elle revint les bras chargés de boutons pression, de scratch, de velcros... et les posa à coté de sa machine à coudre. D'un mouvement de bras, elle ôta la superbe robe du plan de travail. Puis elle se retourna et pris des feuilles. Tout le reste de la journée, elle dessina, dessina... toutes sortes de vêtements, tous prévus pour supporter les transformations des Garous. Des vêtements pour être à l'aise principalement, mais tous correspondant à la mode actuelle, pouvant se fondre dans la masse. Les pressions devaient être discrètes, les scratchs bien camouflés. Il ne s'agissait pas que les Garous soient repérés à leur style vestimentaire tout de même! Car oui, la Voyante sentait venir une nouvelle forme de racisme, elle le sentait gros comme une maison!

Texte by Syonah

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Chap 2 - 18. Shirley - Terreur

A venir, un article sur la Cécilou Box que j'ai reçue, et peut-être bientôt, le premier concours du blog! Je suis encore en train de réfléchir aux lots à gagner... Toutefois, je vous rappelle qu'en laissant un commentaire sur mon blog avant que je lance le concours, vous aurez direct une chance supplémentaire de gagner! ;)

Résumé : La Révélation est toute récente encore. Elle a bouleversé la vie de beaucoup de monde...

Texte by Syonah

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3 avril 2049, New York, quartier du Queens

- Ca vous fera 300$, mademoiselle De Pozas.
- Tenez. Et voilà pour vous. Je suppose que vous ne devez pas vendre beaucoup de vos superbes créations en ce moment...
Shirley secoua la tête.
- Non, en effet.
- Vous savez, avec ce qui se passe en ce moment, je ne sais pas si votre commerce a encore un avenir...
- On verra bien madame, vous êtes venue vous.
La cliente, une jolie brune, probablement originaire de l'Amérique du Sud, émit un rire léger.
- Oui en effet, mais je pense être un cas à part.
- Si vous le dites.
- Au revoir, répondit la cliente, un sourire mystérieux au lèvres.
- Au revoir mademoiselle.
Cling!
Et voilà, la boutique était à nouveau vide et elle était seule. Ce n'était jamais le cas avant la Révélation. Shirley soupira tout en rangeant une jupe tombée à terre. Elle engloba sa petite boutique d'un regard. Qu'allait-elle devenir? La cliente avait dit vrai. Elle avait beau être talentueuse, aujourd'hui ce n'était plus le luxe que les gens demandaient. Alors que demandaient-ils? Survivre, à priori... Juste survivre.. Et en cela, ce n'était pas son habilité dans la création des vêtements qui allait l'aider... Elle s'installa devant sa machine à coudre en face de la fenêtre. Comme tous les jours depuis qu'elle avait ouvert sa boutique, elle cousu tout en observant les gens dans la rue, dehors. Avant la Révélation, elle s'arrêtait souvent en plein ouvrage pour noter une nouvelle idée, inspirée par les mouvements, les gestes des passants, ou alors par un commentaire de Dave. Il venait souvent à la boutique, quand il n'avait pas de travail. Mais aujourd'hui... Une semaine après la Révélation, les gens avaient toujours peur. Ou ils étaient visiblement en deuil. Et Dave brillait par son absence. Bref, rien qui puisse exacerber son envie de création. La peur, elle la sentait jusqu'au plus profond d'elle. Pas la sienne non, mais celle des autres. Comme une présence, un arrière goût au fond de la bouche. Shirley replaça une boucle de cheveux brune derrière son oreille. Puis elle plaça son tissus et appuya sur la pédale.
Tac tac tac tac tac tac tac tac tac
Ah le doux bruit de la machine à coudre. Si familier. Se plongeant dans son ouvrage, elle en arriva presque à oublier les relents de peur qui lui venaient de la rue. Ces habitudes, ce cadre familier lui faisaient presque oublier aussi ce jour qui avait chamboulé sa vie. Le jour de la Révélation. Ce jour où elle avait réussi à terroriser son fiancé... Oh mon Dieu... Non, n'y pense plus... Elle secoua la tête et se remis au travail. La robe qu'elle était en train de faire serait sublime. Mais qui la mettrait en ces temps où il n'était pas rare de devoir courir pour sauver sa vie? Non, ça ne servait à rien. Elle s'arrêta et regarda une nouvelle fois dans la vitrine. Ce qu'elle y vit cette fois-ci, ce n'était plus les passants, non. C'était son reflet. Une jeune femme pas très grande mais plutôt fine, à la peau pâle et aux cheveux bruns, presque noirs. Un peu bouclés, un peu raides, selon l'humeur et le temps. Une bouche rosée et bien dessinée, un peu fine, plus habituée aux sourires qu'aux pleurs, mais qui semblait tout de même un peu stricte. Elle était toujours belle. Elle l'avait toujours été. Elle aurait pu faire mannequin à une époque! Mais non, elle préférait être de l'autre coté du rideau. Elle préférait créer elle-même ces magnifiques vêtements. Même si elle devait parfois les porter pour les présenter, du moment que c'était elle qui les concevait. Elle n'était plus une ado, mais elle était toujours aussi svelte. Dave aussi était svelte, mais il était aussi musclé. Ils avaient tous deux les cheveux châtain foncé et les yeux noisette. Il avait la peau plus bronzée qu'elle. Normal, il aimait travailler au grand air. Il aimait surtout le changement en fait... Et maintenant? Dans la vitre, elle regarda ses yeux qui étaient devenus entièrement bleus. Un couleur si froide par rapport au marron qu'elle avait connu. Mais elle devait avouer qu'ils lui allaient plutôt bien!
Un frisson la parcourut, elle se tourna vers le fond de la boutique, là où était le petit bureau qu'il squattait toujours quand il recherchait du travail. Celui-là, il était incapable de se trouver un travail stable! Il avait toujours besoin de changer, il trouvait toujours à s'ennuyer. Pourtant il était si intelligent! Elle s'entoura de ses bras. Dave. Il lui manquait tant. Qu'était-il devenu? Elle ne l'avait plus vu depuis la Révélation. Elle ignorait même s'il était encore en vie. A nouveau, comme tous les jours depuis la Révélation, elle se dit que l'avenir de sa boutique, qui avait pourtant été sa raison de vivre, lui importait peu. En général, elle faisait tout pour éviter d'y penser. Mais il était presque 11h, la lune allait se lever, alors forcément, elle y pensait. Elle pensait à son cher Dave qui s'était transformé en bête affamée il y avait maintenant une semaine. Sur le moment elle avait agit par pur reflex. Pour défendre, sa vie, elle lui avait fait peur. Oui, elle, la fragile petite brune, elle avait fait peur à un lynx géant. Lorsqu'il était parti en couinant, elle n'avait pas compris. Elle n'avait pas bougé pendant toute la soirée, choquée, attendant qu'il revienne... Puis elle était allée dans la salle de bain. Et là, elle avait vu ses yeux bleus. Qu'était-ce? Aucune idée. Elle aurait pu avoir peur, mais cela n'avait aucune importance. Elle était alors sortie et avait passé la soirée à le chercher dans tout le quartier. Quand un Vampire ou un Garou l'approchait, elle n'avait qu'à lui projeter la peur qu'elle aurait pu ressentir et il partait en courant. Ce qui avait été un reflex était devenu une défense. Elle avait passé la nuit à le chercher, à l'appeler, elle ne l'avait pas trouvé. Rentrant à la maison, elle avait passé les trois jours suivants à l'attendre. Il n'était pas revenu. Alors, n'ayant rien d'autre à faire, elle était retournée travailler. Elle en était là aujourd'hui. A l'attendre. Encore.
Cling
Etait-ce le bruit de ses pas, de sa respiration? Etait-ce son odeur? Qu'importe, sans même se retourner, elle savait que c'était lui! Mais justement, elle n'osait pas se retourner. De peur de le faire fuir à nouveau. De peur de le découvrir blessé.. Ou pire... De peur de découvrir qu'en fait non, ce n'était pas lui. Un grognement se fit entendre, qui provoqua un frissons sur le dos de la Voyante. Quelle heure était-il?

Texte by Syonah

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Chap 2 - 17. Sorka - C'est MA meute!

Bon, j'ai plein d'articles en préparation, mais comme je sors de chez l'ostéo, je ne dois pas faire d'effort pendant 48h (et donc PC et livres déconseillés!). En attendant, je vous mets donc la suite de mon histoire.

Résumé : Alors que la lionne était sur le point de partir en chasse après Rowan, des rugissements détournent son attention...

Texte by Syonah

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30 mars 2049, New York.

La lionne courait depuis déjà 10 minutes au moins. Elle s'approchait des rugissements. Elle n'avait fait aucune mauvaise rencontre sur le chemin. Il fallait croire qu'un félin géant intimidait les gens. Elle était fière de sa fourrure. Sa robe était d'une belle couleur sable, son poil était doux comme de la soie. Elle qui pensait que la fourrure des lions était rêche, elle se rendait compte à présent combien elle s'était trompée! Le bout de ses pattes était noir, comme si elle avait enfilé des chaussettes, ainsi que le bout de ses oreilles et le tour de ses yeux. Une lionne maquillée au liner! Du coup ses coussinets aussi étaient noirs, alors que sa truffe était de la chaude couleur du caramel. Sa robe peu commune lui permettait d'être reconnue de loin. Pour peu que quelqu'un lui connaisse sa forme animale, ce qui n'était pas encore le cas.
Les bruits la menèrent jusqu'au centre de Central Park. Elle ralentit le pas alors qu'elle était entourée d'arbres. Aucune visibilité. Heureusement, elle avait une excellente ouïe et un très bon odorat. Elle fit une estimation des Garous en présence. Une vingtaine de lions, au minimum. Peut-être 2 ou 3 tigres. Et... Tiens, un chat! Un chat Garou, était-ce possible? Elle continua d'avancer prudemment. Plus elle avançait, plus elle se sentait possessive envers ces lions. C'était plus fort qu'elle, irraisonné... Un lion à gauche. Elle fit un détour pour l'éviter, ce n'était pas lui qui se battait, il se contentait de regarder. Un autre à droite. Puis un autre, et encore un autre. Le volume des rugissements était presque insoutenable. Elle entra alors dans le cercle de Garous déchaînés. Presque tous étaient plus petits qu'elle. Pas de beaucoup, mais tout de même. Pour une femelle, elle en imposait. Au centre, trois lions se battaient. Un quatrième se tâtait visiblement pour rentrer dans la bagarre.
Elle s'arrêta pour observer. Pourquoi se battaient-ils? "Pour le pouvoir", lui répondit sa bête. Pour être le chef de la meute. Mais le combat était vain. C'était elle l'alpha, elle le savait. Elle était plus forte que ceux qui se battait, plus forte que le lion noir qui attendait pour entrer dans la bagarre. Elle observa tous les lions rassemblés en cercle. Ils étaient faibles, soumis. Non loin de là, trois tigres observaient, visiblement peu concernés par l'issue du combat. Quant au chat, elle avait beau le sentir, il avait su rester hors de vue. L'un des combattants fut projeté à ses pieds. Il repartit aussitôt.
Agacée, la lionne décida de mettre fin à ce combat futile. Elle avança d'un pas. Deux ou trois lions la regardèrent. Elle avança d'un autre pas. Quelques regards en plus. Encore un pas. Puis elle émit un rugissement, le plus fort dont elle était capable. Un rugissement qui résonna même à ses propres oreilles. Le combat s'arrêta. Le silence fut. Les trois prétendants au trône se tournèrent vers elle en grondant, menaçants. Sorka n'eut même pas l'ombre d'un frémissement. Elle n'avait pas peur. Tranquillement, la lionne se concentra pour asseoir son influence sur la meute. C'était une impression bizarre, comme si elle étendait sa conscience, comme si elle tissait des liens invisibles mais presque tangibles avec les autres lions. Sentant cela, l'un des prétendants se coucha au sol, en signe de soumission. Il sentait qu'il n'était pas à la hauteur, il se sentait déjà sous l'influence de Sorka. Mais les deux autres résistaient, elle le sentait. Elle tentait de leur imposer sa volonté, mais ses tentatives étaient vaines. Les autres lions autour d'elle semblaient abasourdis. Sorka était fière d'elle. Elle venait de leur faire découvrir qu'il y avait d'autres moyens que le combat pour conquérir une meute. Quoique vu les réactions des deux mâles, il faudrait peut-être qu'elle y recoure tout de même...
La présence humaine dans ce corps de lionne assistait à cette scène comme si ce n'était pas son propre corps qui s'était recouvert de poils. Depuis trois jours, elle ne cessait d'apprendre des tas de choses, mais là! Elle était loin de se douter que les Garous puissent avoir ce qui ressemblait pour elle à un lien télépathique... Comme pour les Voyants! Ah ça, ils ne l'avaient pas dit à la radio! Ils ne le savaient pas, les journalistes, que les Garous étaient plus que des humains transformés en bête sauvages assoiffées de sang! La chauffeuse de taxi évalua ce lien tandis que sa bête défiait les deux lions résistants. Un lien télépathique? Non, en fait non, pas tout à fait. C'était plus restreint... Un lien de domination plutôt. Elle ne lisait pas les pensées de sa meute, mais elle était capable de dire qui allait bien, qui était perturbé ou blessé... C'est la que l'humaine comprit ce que sa bête savait depuis le départ. Être chef de meute ce n'était pas seulement avoir du pouvoir, mais aussi avoir une grande responsabilité. Et à cet instant, à l'insu de son plein gré, sa bête était en train d'acquérir la responsabilité de toutes ces vies, un acte qui impacterait autant sa vie animale que sa vie humaine... Sorka prit peur. Pour la première fois en trois jour, la conscience humaine de la Garou entra en conflit avec sa conscience animale. Un conflit intérieur qui se traduisit extérieurement par un léger instant d'hésitation. Grave erreur...
Profitant de cet instant d'hésitation, les deux lions lui sautèrent dessus. Le mâle à la robe crème pâle lui sauta au cou, tandis que le mâle à la robe caramel lui sautait sur le dos, dans une tentative visible de lui briser la colonne vertébrale. Mais Sorka était plus forte qu'eux. Et surtout, elle avait plus de reflex. Elle ne réussit pas à éviter le lion à présent accroché à son cou, mais elle avait réussi à esquiver l'autre, tout en lui donnant un coup de patte dans la gueule. L'avait-elle touché? Elle l'ignorait. Il fallait qu'elle se débarrasse de l'adversaire qui tentait d'atteindre sa carotide. Le combat commença alors réellement. Un combat tellement plus violent qu'il ne l'avait été avec le Vampire, tellement plus violent de celui entre les mâles. C'était comme s'ils s'étaient lâchés. Ou plutôt, réalisa Sorka, comme s'ils se battaient réellement pour leur vie. Ils savaient que Sorka ne laisserait pas vivre des lions capables de lui résister. Alors le calcul était simple. C'était elle... ou eux.
Elle avait réussi à se débarrasser de son adversaire, celui qui était pendu à sa gorge. Mais elle saignait abondamment au niveau du cou à présent. Elle n'avait pas de crinière pour protéger son cou, elle. Et à ce moment, elle le regretta amèrement. Sa blessure n'était pas mortelle, elle le savait. Mais le mâle caramel avait déjà guéri de sa griffure. A deux contre un, alors qu'elle était déjà blessée, les choses s'annonçaient mal. Mais heureusement, Sorka n'était pas qu'une lionne. Elle était aussi une humaine, qui avait appris l'art du combat au karaté. Utiliser la force de l'adversaire, connaître les points sensibles, elle savait. Associez cela à la sauvagerie d'une lionne géante et vous aurez le duo gagnant.
Elle attendit que l'un d'eux fonce sur elle et l'esquiva au dernier moment, lui faisant perdre son équilibre. Elle l'acheva rapidement alors que le second profitait qu'elle soit occupée pour l'attaquer en traître. Plus de ruse possible, en un contre un, seule la force et la technique joua pour elle. Elle en sortit couverte de sang, épuisée mais victorieuse. Ses adversaires gisaient à terre. Les lions autour d'elle n'avaient pas bougé, comme s'ils avaient retenu leur souffle.
Alors, tout en retrouvant son souffle, Sorka les sonda un à un. Certains étaient perturbés, voire dangereux, elle le sentait. Mais tous les lions (et lionnes) présents lui étaient soumis. Tous? Non, un mâle résista à son investigation. Elle s'approcha de lui d'un pas qui se voulait assuré, tout en le détaillant de la tête aux pattes. Le lion était noir comme l'ébène, presque aussi grand qu'elle. Il n'avait pas l'air menaçant. Et à présent qu'elle le regardait mieux, elle se rappelait que c'était lui, tout à l'heure, le mâle qui regardait le combat tout en hésitant à s'y joindre. Apparemment il avait décidé de se tenir à l'écart. S'arrêtant à quelques centimètres de lui, elle le regarda dans les yeux, comme pour lui demander s'il allait la défier. Le mâle recula, refusant de se soumettre, mais lui signifiant manifestement qu'il ne lui poserait pas problème. Du moins l'espérait-elle.
Léchant ses plaies, Sorka se rappela alors d'une chose. Elle était fatiguée, oui, mais avant tout, elle avait faim. Elle émit un léger rugissement envers sa meute, comme une invitation. Ca vous dit d'aller chasser?

Texte by Syonah

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Chap 2 - 16. Sorka - La troisième transformation

Résumé : Peu après le jour de la Révélation, Rowan, une jeune adolescente, se fait attaquer par un Vampire. Heureusement, quelqu'un assiste à sa détresse.

Texte by Syonah

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30 mars 2049, New York.

C'était le matin mais il faisait encore nuit. Une nuit calme, elle n'avait pour l'instant croisé aucun Vampire, par bonheur. Sorka s'arrêta devant le petit hôtel miteux du Bronx. Son client, non moins miteux, en descendit. Fut un temps, quand elle n'était encore "qu'une femme", cet homme l'aurait un peu intimidée. Oh, bien sûr, étant entourée de collègues masculins, elle avait appris à se défendre... mais que faire contre un couteau? Rien, même hargneuse comme elle l'était, même ceinture noire de karaté, elle ne pouvait rien faire. Enfin... Cela, c'était avant. Avant ce fameux jour que la radio venait d'annoncer comme étant le jour de la Révélation. Elle l'avait écoutée toute la nuit, cette radio. C'était l'une des rares stations encore en activité. Elle ne savait pas ce qu'il était arrivé aux autres radio. Peut-être que leurs locaux avaient été détruits? peut-être qu'il ne leur restait plus assez d'employés en vie? Ou peut-être qu'ils avaient à présent d'autres priorités... C'était très probablement un peu de tout ça, un mélange. Ils venaient donc d'annoncer à la radio qu'ils avaient donné un nom aux différents types de "monstres" qu'ils étaient devenus. A ce mot, Sorka avait grogné. Monstre... Elle ne se considérait absolument pas comme un monstre. Sa bête avait toujours été là sans qu'elle s'en rende compte, elle en était persuadée. Bon bien sûr, sa bête avait quelques appétits... plutôt sanglants... Mais c'était la loi de la nature, quoi! Le plus fort mange le plus faible, ça ne la choquait pas, ça avait toujours été comme ça. Pourquoi serait-ce différent chez les humains? S'ils étaient encore humains... Ce qui était discutable...
Sorka jeta un regard dans son rétroviseur, dans le siège vide. Le client avait payé sans rechigné. Il avait plutôt intérêt. La Garou était quelque peu hargneuse lorsqu'on ne la payait pas. C'était déjà le cas avant, mais depuis la Révélation... Elle devait faire attention, se contrôler pour ne pas les faire fuir, ou pire... La lionne regarda le ciel. Elle ne la voyait pas, mais elle sentait dans tout son corps que la lune n'allait pas tarder à se lever. Elle gara son taxi. Des frissons lui parcouraient le dos. Des frissons de plaisir. Ce n'était que la troisième fois, a troisième transformation uniquement. Les deux premières fois, elle avait déchiré ses affaires. Et elle n'en avait pas beaucoup, elle n'était pas particulièrement riche... Alors cette fois-ci, elle se déshabilla rapidement, jetant des regards tout autour d'elle. Elle n'était pas de nature pudique mais tout de même... Elle était en pleine rue, là! Qu'importe, elle ressentait la joie de sa bête, comme en écho à la sienne. Elle sentait son besoin impérieux de liberté, son envie de parcourir la ville en courant.
Puis la lune apparut à l'horizon, disque pâle, à peine discernable. Et elle sentit son corps se transformer. Elle sentit l'esprit de la lionne prendre le dessus sur son propre esprit. Mais était-ce réellement deux esprits différents? Sorka n'aurait pu le jurer. Peut-être était-ce l'une des facettes de sa personnalité dont elle n'avait jamais eu conscience? Une facette qui s'imposait de plus en plus, jusqu'à réellement prendre le dessus. Elle était là, la bête. Affamée d'action, de liberté. Elle cherchait les siens. Mais un cri détourna son attention. Faim. Manger. Telles étaient les pensées que ce cri de jeune fille évoquait pour la lionne en devenir. Quant à l'humaine, elle avait accepté ces pensées parfaitement légitimes et naturelles. Il était normal que l'animal ait envie de se nourrir. Alors elle fonça. Mais alors qu'elle était en plein élan, elle se rendit compte d'un problème : un ennemi aller lui chiper son repas! Alors en un rugissement terrible, la lionne plaqua son ennemi, libérant la proie. Il s'agissait d'une bête à sang froid, un être qui agressait son nez sensible de félin de par son odeur tout en étant totalement indigeste. Sorka détestait ces créatures. L'humaine leur avait trouvé un nom, ils l'avaient même confirmé à la radio : il s'agissait d'un Vampire. Un Vampire qui avait failli tuer sa proie. Non, pour sûr, Sorka n'en aurait plus voulu après! Elle n'était pas une charognarde!
Affamé, furieux d'avoir raté sa proie, le Vampire s'attaqua aux pattes de la lionne, plantant profondément ses crocs acérés. Dans un rugissement de douleur, elle tenta de se dégager. Mais le Vampire tenait bon, serrant sa patte avant droite comme dans un étau, bloquant toute tentative de morsure en utilisant ses jambes. Un vrai petit démon! La lionne était énervée, agacée. Un coup de pieds lui fit saigner la truffe. De douleur et de rage, la lionne força le passage jusqu'à atteindre la tête du Vampire et l'arracher de toute ses forces. Elle sentit un peu de résistance, mais le Vampire ne devait pas s'être nourrit depuis longtemps, car le cou se rompit aisément. La tête roula à terre, un morceau de sa patte entre les crocs. Le Vampire était définitivement mort à présent. Sorka le démembra entièrement pour s'en assurer. Elle ne savait même pas si ça serait suffisant. Normalement oui, non? Puis elle se lécha la patte qui commençait déjà à cicatriser. Elle n'avait pas été longue à se rendre compte qu'elle guérissait à une vitesse très inhabituelle. Comme dans les films! Le goût du sang lui rappela que la lionne avait faim. Elle aurait bien mangé sa victime, mais celle-ci était loin d'être à son goût, et elle la soupçonnait même de ne pas être comestible. Alors elle partit à la recherche de la jeune fille. Elle ne devait pas être loin!
Elle leva la truffe et sentit l'odeur de sa nouvelle proie, la blondinette. La lionne se mit aussitôt en chasse. Elle ne tarda pas à la rattraper. Ah, une proie facile! Elle s'en léchait d'avance les babines. Et alors qu'elle allait sauter sur sa victime qui ne se doutait de rien, un rugissement se fit entendre au loin. Un rugissement de lion, elle en était persuadée. Elle s'arrêta alors, hésita. Un coup d'oeil à sa proie blonde aux yeux totalement bleus... Puis dans un reniflement de regret, elle fonça en direction des rugissements répétés. D'après ce qu'elle entendait, cela annonçait un combat. Super!

Texte by Syonah

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Chap 2 - 15.Rowan - On leur a donné un nom

Résumé : Peu après le jour de la Révélation, Rowan, jeune collégienne, est retournée voir une connaissance en prison. Mais il est l'heure de rentrer chez soi, avant que les bêtes se réveillent...

Texte by Syonah

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30 mars 2049, New York

Rowan arriva en courant à l'école. Elle était à bout de souffle, les joues rougies par l'effort. La cloche sonna pile au moment où elle entra. Elle était pile à l'heure. En général à cette heure-ci, c'était la ruée. Mais pas aujourd'hui. Ni hier non plus... Quelques orphelins étaient déjà là, vu que le bâtiment était devenu leur refuge. D'autres erraient dans la ville, sans protection, sans famille... Ils avaient abandonné l'école. Et d'autres encore avaient encore une famille, mais ils ne venaient plus, jugeant l'école bien trop dangereuse vu ce qu'il s'était passé... Rowan, elle, y allait car elle n'avait rien d'autre à faire. Et puis, même si elle n'avait jamais été une particulièrement bonne élève, elle aimait bien apprendre.
Elle entra dans sa classe. Mme Miller était là. Les effectifs étaient réduits, ils n'étaient plus que le quart de ce qu'ils étaient. On se serait cru à la veille des grandes vacances, quand plus personne ne prenait la peine de venir... Mais ce n'était pas la bonne période pour ça. Personne ne lui fit remarquer qu'elle était essoufflée ni ne lui demanda pourquoi. Tout le monde savait que la lune était levée. Ca, c'était le genre d'info que les gens notaient rapidement : quand la lune était levée, les bêtes sillonnaient les rues. Raison de plus pour sécher l'école aujourd'hui.
Rowan s'assit rapidement à sa place et sortit ses affaires. Le silence était lourd. Aucun bavardage. La jeune fille observa chacun des visages dans la salle de classe. Que des visages graves, des yeux boursoufflés. Rowan s'affala sur la table. Trois jours qu'ils arboraient tous ces têtes d'enterrement. C'était d'un ennui! Alors que dehors, la vie était devenue si intéressante... D'un coup d'oeil par la fenêtre, Rowan vit une hyène géante se faire attaquer par un grand aigle. Les combats entre Garous étaient si impressionnants! Quelques têtes se tournèrent, attirées par le spectacle. C'est ce moment là que choisit Mme Miller pour intervenir.
- Un peu de concentration, les enfants. Le cours d'aujourd'hui sera un peu spécial.
Un peu spécial. Ce mot provoqua un léger frémissement. Pourquoi un cours spécial alors que tout ce que demandaient ces ados était un cours normal? Ils n'aspiraient qu'à retrouver quelques repères stables. Rowan ne réagit pas. Elle n'était plus comme eux. C'était déjà évident avant, mais avec ses yeux bleus, ça l'était encore plus à présent. Rowan n'avait pas peur du changement. Ces transformations la réjouissaient. Et sa joie lui attirait les foudres de ses camarades, qui commençaient à l'éviter comme la peste. Voilà pourquoi elle s'était assise à l'écart des autres. Elle préférait éviter les remarques acerbes. Oh, elle n'était pas contre quelques échanges verbaux, mais il s'agissait là d'un dialogue de sourds. Il y avait plus intéressant. Ne portant aucune attention aux réactions alentours, elle écouta Mme Miller. Qu'aurait-elle à leur apprendre aujourd'hui? Ce fut Karl qui prit la parole.
- Aujourd'hui, nous allons aborder un sujet d'histoire très récent. Le 27 mars 2049. Oui, il y a 3 jours. Je suppose que vous avez tous des questions à ce sujet? Nous avons déjà quelques minces élements de réponse.
Mme Miller prit le relai.
- Le phénomène qui a eu lieu il y a 3 jours a apparemment touché toute la Terre. Les médias nomment ce phénomène la "Révélation". Certains continents ont été plus touchés que d'autres. Dans notre malheur nous avons eu de la chance : il faisait jour quand ça a eu lieu. Ce qui diminue la population de Vampires dans notre hémisphère. Les hémisphères où il faisait nuit à ce moment là on été bien plus durement touchées... Dans certains pays, les Vampires ont fait des massacres...
De la chance... Les élèves rirent jaune à cette annonce. Ils n'avaient pas l'impression d'avoir eu de la chance... Mme Miller continua.
- Ceux qui ont été transformés sont nommés les Révélés. Ceux qui n'ont pas été transformés sont nommés les Non Révélés. Apparemment, tous les moins de 15 ans sont des non Révélés. Il y a quelques cas de Révélation de 15 à 20 ans. Mais à partir de 20 ans, il semble que tout le monde ait été Révélé. Vous me suivez?
Silence. Mme Miller continua.
- Il y a eu 5 types de transformations qui ont été répertoriées. On ne sait pas s'il y en a d'autres. Nous avons donc ceux comme Karl et moi. On est des "Divisés". Et Karl est mon daemon, ce qui est l'équivalent de l'âme, de la conscience. Il y a aussi ceux comme Rowan, les individus aux yeux bleus, nommés "Voyants". Apparemment, de nombreux Voyants peuvent lire dans les pensées, créer des illusions... Vous savez qu'un cerveau humain normal n'utilise que 10 à 30% de ses capacités? Apparemment, un scientifique de Manhattan a prouvé que les Voyants utilisaient de 50 à 60% de ses capacités. Ca n'en fait pas des êtres super intelligents, mais ils peuvent faire d'autres choses.
Rowan essaya de se faire la plus discrète possible tandis que des regards par forcément amicaux se fixaient sur elle. Heureusement pour la jeune Voyante, un combat particulièrement violent attira l'attention des élèves. Dehors, la hyène avait été rejointe par le reste de sa meute, tout comme l'aigle. Un combat de titan. Transition toute trouvée pour la professeur d'histoire.
- Dehors, les animaux que vous voyez se battre sont à présent appelés des Garous. Comme dans les légendes, ils se transforment en animaux quand la lune se lève. Cependant, ils se transforment qu'il fasse jour ou nuit et quelque soit le stade du cycle lunaire. En dehors de ça, quand ils ne sont pas des animaux, ce sont des humains comme vous et moi. Et comme dans les légendes, ce sont des ennemis des Vampires. Les Vampires boivent du sang et se transforment en pierre s'ils sortent à la lumière du soleil. Ce serait apparemment une rare forme d'allergie au soleil, on ne sait pas trop... En tous cas, il faut absolument les éviter! ... Karl, qu'est-ce qu'il reste?
- Les Elémentalistes.
- Ah oui, les élémentalistes. Le premier jour, on les appelait les sorciers. Mais apparemment, ils ne peuvent contrôler que l'eau, l'air, la terre ou le feu. Donc on les appelle les élémentalistes.
Mme Miller écrivit les 5 noms sur le tableau. Et en dessous, en grand, elle écrivit "Non Révélés". Puis elle repris son cours.
- Nous allons donc étudier toutes les légendes ayant trait à tous ces types d'individus. Pour commencer, les Vampires.
Ainsi donc commença le cours d'histoire. Rowan n'écouta que d'une oreille. Tout ça, elle le savait déjà. Apparememnt, puisqu'elle ne savait pas lire dans les pensées, c'était cela son pouvoir : lire les pouvoirs des autres. Rien qu'en regardant une personne, elle pouvait deviner son type et son pouvoir. Et mieux que cela, en regardant un Non Révélé, elle pouvait deviner sa future Révélation. Elle le savait déjà tout ça. Mais mettre un mot sur ce qu'elle savait faire, c'était tellement satisfaisant!

Texte by Syonah

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Chap 2 - 14.Rowan - Quand le jour se lèvera-t-il?

Allez, pour une fois, pas de blabla, passons direct à mon histoire, même si je ne suis pas sûre que ça intéresse qui que ce soit ;)

Résumé : Peu après le jour de la Révélation, Rowan, jeune collégienne, est retournée voir une connaissance en prison. Mais il est l'heure de rentrer chez soi, avant que les bêtes se réveillent...

Texte by Syonah

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30 mars 2049, New York


Rowan posa le pied sur la terre ferme en remerciant le marin et sa conscience. Elle resserra sa veste autour d'elle. Il faisait encore nuit. Les rues étaient silencieuses selon les critères New Yorkais. Il y avait eu pas mal d'attaques de Vampires les jours précédents, les gens commençaient à comprendre le danger. Rowan savait que le jour viendrait où les forces seraient un peu plus équilibrées. Mais pour l'instant... Les Vampires ne semblaient pas craindre les balles, ou si peu... Elle expira, un nuage s'échappa de sa bouche. Il faisait frais ce matin. Elle accéléra le pas, priant pour qu'un taxi passe par là rapidement. Elle repensait à la visite qu'elle venait de faire. Jarod regrettait visiblement ces changements. Apparemment, on l'avait obligé à commettre des actes qu'il aurait préféré éviter. Quand à son collègue, Jake, celui-ci n'acceptait visiblement pas sa bête... Puis elle pensa à Luke. Elle avait voulu le voir pour parler de ces parents, cette partie était vraie. Mais à présent qu'elle y pensait, elle avait envie de le revoir, et cela n'avait plus rien à voir avec ses parents. Elle sentait que leurs destins étaient liés. Juste une intuition, une bête intuition qui n'avait rien à voir avec toutes ses certitudes actuelles. Il était d'ailleurs étrange qu'elle ait toutes ces certitudes.
Depuis le jour de la Révélation, c'était comme si elle avait enfin trouvé sa place dans le monde. Comme si le monde était enfin devenu ce qu'il devait être. Oh bien sûr, il y avait eu de nombreux meurtres depuis ce jour-là, et le massacre était loin d'être terminé. Les journalistes avaient estimé une diminution de la population mondiale de 50%, hier soir... Inimaginable. Et pourtant... Tout cela lui semblait tellement... "normal"... Oui, tellement normal que les autres commençaient sérieusement à l'éviter... Déjà qu'ils ne lui parlaient que rarement avant cela... Rowan avait perdu sa famille d'accueil le jour de la Révélation. La maison avait brûlé et ils étaient tous restés coincés dedans... Rowan soupçonnait que l'un d'eux contrôlait le feu... Ou plutôt, avait essayé... Enfin passons. Elle se retrouvait à présent à passer toutes ses journées et ses nuits au collège, comme les autres orphelins. Et au moment où elle avait enfin envie de s'ouvrir au monde, où elle avait enfin quelque chose à partager, à apporter, ils la fuyaient comme la peste... Quelle frustration... Luke au moins n'avait pas eu cette réaction. Tout criminel qu'il était, il avait paru intéressé. Elle mit les mains dans les poches et souffla à nouveau. Aucun taxi n'était passé. Ah si, elle en voyait un là, au loin! Il était garé! Elle courut, dans l'espoir fou qu'il soit en service.
Et alors tout s'enchaina. Elle vit une femme blonde sortir du véhicule. Elle se déshabilla rapidement, entièrement... Enfin, c'est ce qu'elle supposa, car à cet instant, un Vampire la renversa à terre. Mince, elle aurait une belle bosse! Quelle idée de penser cela d'ailleurs, alors qu'elle allait clairement servir de repas à un Vampire affamé... Oui, réellement affamé, cela se voyait à ses yeux noirs, si noirs, trop noirs... Elle fit la seule chose qu'elle pouvait faire, elle cria... sans beaucoup d'espoir...
Le Vampire était glacé, si léger sur son petit corps d'adolescente chétive! Son haleine sentait la cendre. Il approcha ses crocs de sa gorge... et fut percuté de plein fouet par un énorme lion... Pardon, par une lionne. C'est alors que Rowan comprit. La femme qui s'était déshabillée devant elle n'était nullement exhibitionniste, c'était elle la lionne! Et elle l'avait sauvée! Rowan admira cette lionne. Elle savait que ça ne devait pas être facile de résister contre son instinct... Cependant la jeune fille ne resta pas pour la remercier, ni pour vérifier combien de temps elle pourrait résister à l'appétit de sa bête. Elle se mit à courir aussi vite qu'elle pouvait pour se réfugier au collège. De toute façon, il allait bientôt être l'heure de reprendre les cours.

Texte by Syonah

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Chap 2 - 13.Luke - Une lueur bleue

Je vous en ai déjà parlé, je lancerai un concours en mai pour l'anniversaire de mon blog. Ce que je ne vous avais pas dit (je viens de le décider à l'instant), c'est que ceux qui auront déjà commenté mon blog auront des chances supplémentaires à ce concours. Alors à bon entendeur... ;)


Résumé : Peu après le jour de la Révélation, Rowan, jeune collégienne, retourne à la prison, voir celui qui a tué le meurtrier de ses parents en se transformant soudainement en énorme serpent...

Texte by Syonah

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30 mars 2049, dans les sous sols de la prison d'Ellis Island

Luke était allongé sur sa baquette en bois. Lui qui trouvait auparavant cette prison sans aucun confort, il réalisait à présent qu'il s'était trompé. Il regrettait sa cellule à l'époque spacieuse, même s'il devait la partager avec ce pervers de Manfred. Luke était loin d'être un homme honnête, et il l'avouait sans problème, il n'était pas là par hasard. Mais il n'était pas un pervers, non. Il était juste sans scrupule, sans pitié. Ce qu'il voulait, il le prenait, quel qu'en soit le prix. Il avait toujours été comme ça. Et s'il fallait tuer quelqu'un pour avoir ce qu'il voulait... He bien cela ne lui posait pas plus de problème que ça. Tenez, là tout de suite, il tuerait pour retrouver sa liberté. Rien qu'à cette pensée, la bête en lui se souleva. Elle aussi avait faim. Étrange sensation que d'être habité d'une bête, d'un anaconda pour être plus précis. De temps en temps, il avait le contrôle de son corps. Et de temps en temps, c'était son alter ego animal qui prenait le contrôle, déversant toute la haine, la rage, la faim qu'il s'abstenait d'exprimer quand il était sous forme humaine. D'où venait donc ce fichu serpent, comment avait-il attrapé ça? Aucune idée. Personne ne lui avait rien dit. Aux autres non plus, d'ailleurs. La seule chose qu'il avait compris, c'était que sa vie était en danger. Il l'avait bien vu, que ces derniers jours, les gardiens abattaient sans sommation certains d'entre eux. Il ne comprenait pas pourquoi ils avaient soudain perdu le droit à un jugement, à un avocat. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Mais il avait bien l'intention de se défendre. Ah ça non, il n'allait pas se laisser faire!
Alors quand il entendit un bruit qui ne venait pas des cellules, il se leva et se figea dans une position de défense. La bête en lui, il le sentait bien, était prête à percer son enveloppe corporelle pour défendre sa vie. Il l'approuvait, le serpent était mieux armé que lui. Autour de lui, dans toutes les cellules, le silence se fit. Tout le monde se préparait, comme lui.
- Tu as 15 min. Et surtout, ne t'approche pas de la cellule...
Puis il entendit le gardien de prison s'éloigner. Luke se détendit très légèrement et attendit la suite.
- Bonjour
La voix était légèrement fluette mais assurée. Bien trop assurée pour la jeunesse qui s'y reflétait. Cela attisa la curiosité de l'homme-serpent. Il s'approcha de la lucarne de sa cellule, pour voir qui lui parlait. Une gamine. Juste une fichue gamine. Il s'apprêta à s'asseoir quand il se souvint. Ce n'était pas n'importe quelle gamine. C'était celle dont ne cessait de lui parler son cher ex-compagnon de cellule. Et puis... Il colla son visage à la lucarne, pour mieux la voir. Oui, elle n'était pas normale, elle non plus. Elle avait les yeux bleus, beaucoup trop bleus. Certains détenus aussi avaient les yeux bleus. Et même 2 ou 3 gardiens. Il avait supposé que c'était une maladie propre à la prison. Il avait pensé c'était à cause de cette épidémie qu'ils les avaient exterminés... Il comprenait de moins en moins... Il demanda, perplexe :
- Dis gamine, pourquoi tu as les yeux bleus? Et pourquoi tu es là d'abord.
Elle s'approcha. Elle n'avait pas peur. Elle regarda droit dans les yeux et ce regard le troubla. C'était comme si elle voyait au fond de lui avec ses yeux d'un bleu surnaturel... C'était comme si elle voyait sa bête, l'anaconda tapi au fond de lui... Et ce qui le troublait plus que tout, c'était que l'anaconda au fond de lui semblait la reconnaître, comme s'il l'avait toujours connue... Luke recula alors.
- Oh mais qui t'es toi?
- Je m'appelle Rowan
- Oui et alors?
- Merci de l'avoir tué.
Il se rapprocha alors prudemment de la porte. Puis il murmura, comme pour lui...
- Ce n'est pas moi qui l'ai tué.
La jeune fille haussa les épaules et annonça, comme si ça lui semblait évident :
- C'est ta bête, c'est pareil.
- Qu'est-ce que tu en sais, toi?
- Je sais pas mal de choses ces derniers temps. Je saurai aussi t'aider à maitriser ta bête si tu le souhaites, c'est le moins que je puisse faire pour te remercier.
Oh, là il était intéressé! Il se colla à la lucarne, comme s'il voulait passer au travers.
- C'est vrai? Tu peux faire ça? Tu peux me soigner aussi?
Elle fit des yeux ronds qui l'auraient bien fait rire en d'autres circonstances.
- Te guérir? Mais de quoi? C'est pas une maladie, ça fait partie de toi, ça a toujours fait partie de toi sans que tu le saches! C'est ce que tu es...
Elle avait l'air si convaincue... Lui restait perplexe... Cette bête, faisant partie de lui? Mais après tout... pourquoi pas? A bien y réfléchir, cette idée était plutôt plaisante. Et puis le serpent était un tueur froid, ce qui correspondait tout à fait son caractère. Et peut-être même l'association avec cet animal pourrait-elle l'aider à se sortir de là? Oui, peut-être...
- Comment je fais pour la contrôler?
Rowan esquissa un sourire mystérieux.
- Pour commencer, n'essaye pas de la contrôler. Laisse la prendre possession de toi, laisse la s'exprimer, essaye de la comprendre, de comprendre ce qu'elle veut.
Il allait répondre, mais le gardien de prison les interrompit :
- Les 15 minutes sont finies, jeune fille.
Sur ces mots, elle se retourna et lui fit un grand sourire.
- A bientôt!

Texte by Syonah

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Chap 2 - 12. Rowan - Voyage au fin fond de la prison

Dans 3 mois, ce sera l'anniversaire de mon blog. Je suis déjà en train de préparer un petit lot pour un concours à cette occasion. Voire 2 lots? On verra ;)
En attendant, voici la suite de mon histoire. Désolée, ceux qui la suivent savent que ça fait 4 semaines que je n'ai plus rien écrit... Dès que j'en ai le temps et que je suis moins fatiguée (cerveau en compote), je m'y remets! ;)

Résumé : Le 27 mars 2049, le jour de la Révélation.... Certains acceptent ces changements, d'autres moins...

Texte by Syonah

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30 mars 2049, à Ellis Island

Le voyage fut rapide. Le marin naviguait, nettement mieux qu'elle, aucun doute là-dessus! Tanys ne l'avait pas quittée de tout le voyage. Elle restait là à l'observer, sans parler. Rowan soupçonnait qu'elle exprimât la curiosité que Mike n'osait jamais exprimer ouvertement. Une question restait suspendue à ses lèvres, la jeune fille le voyait bien. Seulement elle ne fit rien pour l'encourager. La jeune fille n'avait pas particulièrement envie de se dévoiler, ni de répondre à quelque question que ce soit. Elle préférait observer le navire filer sur l'eau, sentir le vent dans ses cheveux. Au moment de mettre un pied sur l'île, elle se contenta d'un signe de main à l'équipage. Ils seraient là à son retour, elle le savait.
Elle fit seul le chemin jusqu'à l'entrée de la prison, d'un pas plus assuré qu'elle ne se sentait réellement. Arrivée devant la grande porte, elle prit son courage à deux mains et l'ouvrit, pénétrant dans un endroit qui était envahit par le chaos la dernière fois qu'elle l'avait vu.... Mais pas cette fois-ci... Tout était calme... Très calme... trop calme. Un frisson lui parcourut le dos.Elle avança jusqu'à l'accueil. Ses pas résonnaient dans le vide, comme si la prison était à présent déserte... Elle serra son sac contre elle. Juste pour se donner du courage, pour se rassurer. Puis tout à coup :
- Il ne faut pas rester là, jeune fille. C'est trop dangereux.
Rowan sursauta puis se retourna en reculant pour s'éloigner de l'homme qui s'était approché d'elle bien trop rapidement et bien trop silencieusement.. Un mot résonnait dans sa tête, comme litanie : Vampires!! Allait-elle y passer? Allait-elle mourir vidée de son sang? Non. Ce n'était que Jake. Rowan émit un soupir bruyant lorsqu'elle le reconnut.
- Jake, tu es vivant!
Oui, il était vivant, mais son regard avait changé. Lors de la visite scolaire, il avait été joyeux, amical, amusant. Il ne l'était plus. Son regard s'était assombri, son visage était comme hanté. Rowan su immédiatement ce qui le hantait et cela lui fit de la peine alors qu'il répétait :
- Ne restez pas là, vous devez partir.
Jake était le gardien qui s'était transformé en renard. C'était un Garou, comme se plaisait à le dire la presse. Mais il n'avait pas accepté sa bête. Il la combattait. Un combat perdu d'avance, c'était évident. La bête était là, il fallait l'accepter, c'était la seule solution, la seule façon de vivre pour un Garou. Au plus profond d'elle, Rowan le savait. Alors pourquoi pas lui? Elle voulu protester, elle ouvrit la bouche pour lui demander pourquoi il rejetait une partie de lui-même, pourquoi elle devait absolument partir... mais une voix lui coupa la parole.
- Laisse Jake, je m'en occupe. Va préparer les prisonniers pour le lever de lune.
Jake partit sans mot dire, mais non sans un regard animal vers Jarod. Ce dernier se tourna vers elle. Lui aussi avait perdu une partie du sourire qu'il avait eu au coin de la bouche. Mais à part cela, il ne semblait pas changé. Il avait bien quelques blessures au visage et sur les bras, mais rien de grave. Jake n'avait absolument pas semblé blessé. De sacrés capacités de récupération, ces Garous.
- Désolée pour mon collègues, ses transformations régulières semblent lui faire oublier la politesse.
Jarod avait l'air de s'excuser. Pourquoi en éprouvait-il le besoin? Il ne lui devait rien, à elle... Néanmoins, elle lui répondit avec franchise, sa déception transpirant de ses mots :
- Si seulement il acceptait sa bête...
Le gardien de prison lui accorda un regard de travers mais ne fit aucun commentaire. Rowan se souvint alors d'une chose. Elle ouvrit son sac, le fouilla quelques instants, et en sortit, triomphante, un collier fait d'un lacet accroché à un caillou de la taille du pouce.
- Tenez, c'est pour vous. Ca vous aidera à contrôler vos pouvoirs.
Il le prit en la regardant comme on regarde un gamin de 5 ans qui a fait son premier dessin. Rowan mit ses mains sur les hanches et répondit à son commentaire muet.
- Vous êtes liés à la terre, vous avez besoin de toujours avoir de la terre sur vous si vous voulez la contrôler réellement. Enfin, dans votre cas, de la pierre est bien mi... quoi?
Il lui tendait le colier improvisé, son visage s'était fermé.
- Désolée jeune fille, mais nous avons reçu comme consigne de ne jamais utiliser nos... dons.
Rowan en resta bouche bée de stupeur. Pas le droit d'utiliser ses dons? Mais comment allaient-ils faire? C'était comme décider d'arrêter de respirer, c'était impossible! Elle allait protester quand il lui coupa la parole, étouffant dans l'oeuf toute contestation. Mais Rowan voyait bien qu'il ne le faisait pas par plaisir. Elle avait même l'intuition que cela ne lui plaisait pas... Une intuition à vérifier!
- Pourquoi es-tu venue ici... quel est ton nom?
- Rowan.
- Pourquoi es-tu revenue, Rowan? Ce n'est pas précisément le genre de prison dans lequel les visites sont autorisées. Surtout en ce moment.
Ca y est, les choses sérieuses commençaient. C'était maintenant qu'elle allait voir si elle était réellement convaincante. C'était le moment qu'elle craignait le plus. Elle se tortilla sur place, comme si elle était réellement l'adolescente à laquelle elle ressemblait tant : petite, blonde, féminine, sans défense, naïve... Puis elle poursuivit d'une voix qui se voulait timide :
- He bien... Vous avez remarqué l'autre jour, l'homme dans la cellule, juste avant que tout parte en c... enfin, juste avant tout ça... Le prisonnier m'a reconnue... C'était lui qui avait tué mes parents, vous savez?
Jarod l'observait d'un air suspicieux. Croyait-il à son manège? Elle n'aurait su le dire... Il l'encouragea néanmoins à continuer, d'un geste de la tête. Elle prit alors une grande inspiration et continua :
- Le serpent.... celui qui l'a tué... Il était dans sa cellule... Je n'ai jamais connu mes parents vous savez? Alors... Peut-être que Manfred lui aura raconté des choses sur eux? A quoi ils ressemblaient... Je sais pas, moi... Mais j'ai besoin de savoir...
Suspens... Le gardien de prison allait-il gober son mensonge? Peu probable d'après son regard. Très peu probable. Non. C'était loupé. Elle allait abandonner, faire demi-tour, quand...
- C'est bon, allons-y. Mais attention, c'est un homme très dangereux!
Elle fut réellement surprise. Pourquoi acceptait-il alors que tout dans son regard, dans son attitude, indiquait qu'il ne croyait pas un mot de ce qu'elle venait de dire? Elle le suivit prudemment, étudiant son comportement. Se pourrait-il qu'il ait compris quelque chose? Jusqu'ici, tout le monde persistait à la traiter comme une simple gamine du fait de son jeune âge. Il lui semblait que personne n'avait compris que ces transformations n'étaient qu'une question de maturité. Si elle avait les yeux bleus, c'est tout simplement qu'elle était plus mature que les autres personnes de son âge. Se pourrait-il que Jarod l'aie compris? Qu'il la traite en adulte responsable? Se pourrait-il aussi qu'il soupçonne que ses yeux bleus lui permettaient de savoir... ou plutôt de voir des choses que les autres étaient incapables de concevoir? Elle l'ignorait. Mais elle l'espérait. Autrement, cela voudrait dire que le gardien de prison ne prenait plus son travail à cœur, ce qui n'avait visiblement pas été le cas lors de sa première visite. Il aurait alors perdu quelque chose, et Rowan ne le souhaitait pas.
Tout en marchant, elle regarda autour d'elle le silence était tenace et lourd. Elle demanda, cette fois-ci avec une timidité non feinte :
- Mais où sont les détenus? Quand nous sommes venus il y a 3 jours, il n'y avait pas une cellule de libre...
En posant la question, elle se demanda si elle n'avait pas été trop curieuse. Le visage de Jarod s'était assombri, sa démarche était devenue plus raide. Il était furieux. Il répondit d'une voix maitrisée mais visiblement amère :
- Nous avons subit de grosses pertes le jour de la "Révélation".... et ensuite, nos supérieurs ont ordonné l'extermination des détenus considérés comme incontrôlables... Ils ne voulaient surtout pas qu'ils s'échappent...
Puis Jarod s'arrêta brutalement. Ils avaient descendu des escaliers. Ils étaient dans les sous sols de la prison. C'était impressionnant. Ils étaient passés devant des cellules qui, elles, ne semblaient pas vides. Rowan regarda autour d'elle. Si la prison semblait vide en surface, les sous sols en revanche étaient surpeuplés... Elle lança un regard interrogatif à Jarod. Il l'ignora. Il se contenta de lui dire :
- Tu as 15 min. Et surtout, ne t'approche pas de la cellule...

Texte by Syonah

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Chap 2 - 11.Rowan - Retour à Ellis Island

On continue l'alternance des articles. Retour à ma petite histoire, entrons dans le 2e chapitre!

Résumé : Le 27 mars 2049, le jour de la Révélation.... Tout était normal, puis soudain, plus rien n'était pareil. Sauf les jeunes. Tout à coup, les gens se sont transformés, se sont Divisés, tout a changé...

Texte by Syonah

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30 mars 2049, à New York

Rowan mit prudemment un pied sur le bateau. Il faisait encore nuit et elle risquait fort de se trouver face à un Vampire. Jusqu'à présent, la chance lui avait sourit. Mais allait-elle persister? Le plancher craqua, le bateau tangua, et le vent siffla... l'atmosphère était lugubre. Rowan serra son manteau, son coeur battait à toute vitesse. Elle avait peur. Elle adorait ça. Depuis ce jour que tout le monde commençait à appeler la "Révélation", la vie était devenue tellement intéressante! Elle avança prudemment sur le pont, un sourire aux lèvres, elle qui n'avait quasiment jamais sourit ces dernières années. Depuis le jour de la Révélation, la jeune blonde s'était transformée. Et ce n'étaient pas seulement ses yeux bleus qui avaient changé. Elle semblait plus heureuse, plus épanouïe. Elle ne se réveillait plus chaque soir, victime de ses cauchemards à répétition. Peut-être était-ce dû à la mort du meurtrier de ses parents? Ou peut-être parce qu'à présent, tout le monde vivait dans un monde aussi sanglant que l'était le sien depuis sa plus tendre enfance? Toujours est-il que Rowan n'avait jamais eu aussi bonne mine. Ses cernes avaient disparu. C'était à peine si on la reconnaissait.
Les planches grinçaient tandis qu'elle avançait doucement sur le pont. Elle était silencieuse, mais pas suffisamment pour ne pas réveiller le petit phoque noir qui dormait là, bercé par les mouvements de l'embarcation. Il le va rapidement la tête, cliqua des yeux, et se tranforma en mouette.
- Mike, on a de la visite!! Mike viens là!
Rowan s'arrêta et joignit les mains sur son ventre. Elle observa les cercles de la mouette en souriant. C'est ainsi que la trouva le-dit Mike. Il frotta ses yeux. Visiblement, lui aussi dormait. Et c'était logique. Si sa conscience dormait, l'homme dormait forcément aussi. Rowan lui sourit et lui tendit la main.
- Bonjour. Je m'appelle Rowan. J'aimerais aller à Ellis Island s'il vous plait.
Le vieil homme lui serra la main et répondit en bougonnant.
- Bonjour. Moi c'est Mike, et ma bestiole s'appelle Tanys.
Sa "bestiole". Rowan avait presque envie d'en rire. Il y avait dans le ton du marin autant de tendresse que d'interrogations. En effet, personne ne savait d'où venaient ces animaux. Bien sûr, ceux-ci ne cessaient de dire qu'ils avaient toujours été là. Mais personne ne les croyait. Et pourtant, c'était le cas, Rowan le savait. Tout le monde avait une conscience. Seulement, chez certaines personnes, cette conscience avait pris une forme tangible le jour de la Révélation...
- Que vient faire une jeune fille comme toi à la prison d'Ellis et à 4h du matin? Ce n'est pas un endroit pour les enfants sages.
Rowan répondit d'un ton calme, sérieux et déterminé. Elle ne souhaitait pas être prise pour une simple gamine.
- La lune se lève dans 3 heures, monsieur. Je ne souhaite pas y aller alors que les Garous seront sous leur forme animale. Et comme vous pouvez le voir, il semble que je ne sois plus une enfant. Les enfants n'ont pas subit la Révélation, vous le savez.
- Mouais... C'est ce qu'on dit, mais il se passe tellement de choses bizarres que je me méfie de tout le monde... Peur des Garous mais pas des Vampires? Vous avez une croix avec vous, c'est ça?
La jeune fille se contenta de secouer la tête sans répondre à ces questions. Non, elle n'avait pas peur des Garous. C'était pour une toute autre raison qu'elle préférait éviter leur forme animale. Mais ça, le marin n'avait pas besoin de le savoir. Quant aux Vampires, ils s'en fichaient bien des croix et de l'eau bénite... Du moment qu'il y avait du sang dans les parages...
- Vous êtes d'accord pour m'emmener? je trouverai un moyen pour y aller de toute façon, vous savez?
Le marin se gratta la tête, semblant réfléchir. Son regard se fixa sur la mouette perchée sur son épaule. Tanys déploya alors les ailes et se posa au sol. Elle reprit la forme de petit phoque noir et s'approcha de Rowan, comme pour la sentir, curieuse. Elle demanda :
- C'est toi qui a échoué le bateau? On a grave galéré pour le récupérer, tu sais? Elle se tourna ensuite vers sa moitié. Allez Mike, on l'embarque, de toute façon, elle a l'air assez folle pour réussir à y aller seule.
- OK répondit le marin en haussant les épaules, d'un air résigné. Si tu veux...

Texte by Syonah

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